Histoire :

Les traces d’une occupation humaine du territoire communal de Clérac sont anciennes. De nombreux artefacts préhistoriques témoignent de cette occupation tels que des silex, des haches polies, des tessons de céramiques néolithique…

Des vestiges gallo-romains, ont pu être signalés dans la partie est du territoire. En effet, Clérac se situe dans l’ancienne province d’Aquitania, à proximité de voies romaines. La tradition évoque une première église dès le Ve siècle à Clérac.

Au XIe siècle, le seigneur Adoïcus donne l’église Saint-Vivien et les terres avoisinantes à l’abbaye de Guîtres. Cet acte marque la naissance du prieuré de Clérac. L’église fut peut-être reconstruite selon un plan caractérisé par un vaisseau de trois travées se terminant en abside. Les terres limitrophes seront défrichées par les religieux.

Durant la guerre de Cent ans, une partie de l’église et du prieuré fut détruite. Les cultures furent ravagées et les habitants souffrirent de la famine.
En 1462, Hardoin de Maillé et son épouse Marguerite de La Rochefoucauld, dame de Montguyon donne au chevalier Bertrand Ardilhon, en remerciement de ses services, les « hostels, domaines et seigneurie de Clérac ». Bertrand Ardilhon construit alors son manoir actuel le « château de Caillères ». Par héritage la seigneurie de Clérac passe en 1492 et jusqu’à la Révolution à la famille Potier de Caillères, originaire de l’Angoumois.

C’est encore au XVe siècle que les voûtes et le chevet de l’église Saint-Vivien sont reconstruits et la chapelle Saint-Antoine ajoutée à l’édifice.

Les XVIe et XVIIe siècles furent marqués par de nouveaux troubles liés notamment aux guerres de religions. Beaucoup d’habitants de la région adoptent alors la religion réformée et plusieurs affrontements eurent lieu à proximité : combat de Montguyon pendant la Fronde en 1652 puis révolte des paysans de la seigneurie de Montguyon contre le receveur fiscal en 1661.

Au XVIIIe siècle, une grande partie du territoire de la paroisse est marécageuse, couverte de landes à taillis, la moitié ouest est vouée à l’élevage des moutons et des brebis, à l’est les rives du Lary portent les cultures de céréales. Jusqu’au milieu du siècle, les voyageurs allant de Paris à Bordeaux passaient par Clérac. Environ 900 cléracais vivent alors modestement, la mortalité est très élevée résultant de la médiocrité de l’agriculture, des mauvaises récoltes liées aux intempéries et des épidémies consécutives à une sévère insalubrité. La Révolution provoque peu de remous, le seigneur de Clérac, Louis de Caillères s’engage dans l’armée républicaine puis devient maire de Clérac. Raphaël de Caillères, seigneur de la Valade est nommé commandant de la Garde Nationale de Clérac. Seul émigre le curé, François de la Faye d’Ambérac.

A partir du XIXe siècle, la commune prospère. Afin d’assainir la partie ouest de la commune, des pins furent plantés qui seront gemmés pour produire de la résine. Dans la seconde moitié du siècle, l’une des principales ressources de la commune consiste en la production d’eau de vie des vignobles. L’élevage des moutons cède la place à celui des vaches laitières et des porcs. A cela, il faut ajouter l’exploitation de la « terre blanche » pour les poteries, la verrerie de la Gélie, la faïencerie de la famille Trijaud puis pour la fabrication de pipes en terre cuite par un Alsacien ayant fui la guerre de 1870. Cette dernière devient la principale activité cléracaise dans l’Entre-deux-Guerres, employant plusieurs centaines d’ouvriers dans les carrières et les usines situées près de la gare de Clérac. Clérac profite de l’amélioration des voies de transport.

Le réseau routier s’étend avec la route Chevanceaux-Libourne ; la route d’Orignolles à Valin qui traverse la commune du nord au sud le long du Lary et la route Montendre-Guîtres au sud. Conséquences de cette prospérité économique, la commune compte désormais plus de 1500 habitants en 1861, parmi lesquels des landais venus exercer leur savoir faire dans le gemmage, des bretons dans l’élevage et des italiens employés dans l’agriculture et l’artisanat. L’ouverture en 1903 de la voie ferrée Surgères-Saint-Mariens permet d’exporter l’eau-de-vie vers Cognac, ainsi que la résine, le bois et l’argile vers le port de Bordeaux. Le village se transforme, la mairie et le groupe scolaire sont construits en 1886, l’église est restaurée et agrandie avec la chapelle de la Sainte-Vierge. Quelques familles prospères se font construire de belles demeures comme le château de l’Espie, la maison Geneuil. Ce n’est qu’à partir de 1960-1970 qu’un ralentissement économique marque la fin de cette période faste et que la population diminue.

Riche patrimoine industriel de la fin 19ème  jusqu’au 20ème  siècles :

  • Usine de chaux Berteau, briqueterie, tuilerie
  • Distillerie d’eaux de vie et de cognac de M. Nau
  • Distillerie de gemme, d’eaux-de-vie et de cognac de M. Poupelain
  • Usine de préparation de produit minéral, argiles et minéraux
Carte de Cassini - Ville de Clérac
Carte de Cassini
Gare de Clérac
Gare
Distillerie de Clérac
Distillerie
Rue du Jeu de Quilles - Ville de Clérac
Rue du Jeu de quilles

Eglise Saint-Vivien :

Construite au XIe siècle, elle doit son origine aux moines Bénédictins. Possession de l’abbaye de Guîtres, elle doit son patronyme au célèbre évêque saintais du Ve siècle, Saint-Vivien. La fête du Saint Patron, aujourd’hui le 4 septembre (avant le 28 août) est à l’origine de la « frairie » ou « frérie », fête populaire locale annuelle (voir agenda).
A l’origine, l’église Saint-Vivien était formée d’une simple nef terminée par une abside semi-circulaire orientée sud-est. Témoin de cette architecture du XIe siècle, l’arc en plein cintre qui précède le transept à l’intérieur.
Remaniée dès le XVe siècle, la nef est rehaussée et agrandie de deux travées. Son chevet se transforme en mur droit percé d’une grande fenêtre gothique. Sur le flan sud est accolée une chapelle dédiée à Saint-Antoine. Le plan en croix latine de l’édifice date de 1856. L’abbé Millieurenche, curé de Clérac fait construire sur le côté nord de la nef une chapelle dédiée à la Sainte-Vierge, percée de vitraux de couleur.
L’année 1863 est marquée par une série de réparations entreprises par le curé Chaudruc, d’une partie des voûtes de la nef et de la fenêtre à meneaux du sanctuaire.

En 1909-1910, le clocher et la façade sont rebâtis. L’horloge du fronton est également installée. A l’intérieur de l’église se trouve quelques œuvres remarquables sculptées dans du calcaire par Camille Raphaël dit Arnold en 1863, un bénitier, une cuve baptismale et le maître-autel. Dans la chapelle Saint-Antoine est placée un grand christ en bois et une statue de la vierge de style renaissance en bois polychrome, récemment restaurés.

La Cloche

La cloche de l’église toujours en service depuis son baptême en 1636 et est classée à l’Inventaire du patrimoine mobilier. Cette cloche porte une inscription latine « laus Iesus matri que maria et sancto viviano de clerac » qui signifie « louange soit à Jésus et à Marie, sa mère ainsi qu’à Saint-Vivien de Clérac ». Cette inscription est également complétée par les noms des parrain et marraine, Allain de Caillères et Izabelle de Girard Bongirauld.

Église de Clérac
Église de Clérac
Église de Clérac 2017
L'église de nos jours
Cloche de la villle de Clérac
La cloche

Château de Caillères (propriété privée) :

Le château de Caillères était autrefois le siège de la seigneurie de Clérac.

Située dans une zone arborée, cette demeure est représentative des « hôtels nobles » élevés dans la campagne saintongeaise dans la seconde moitié du XVe siècle après le départ des anglais. Le logis pour le maître est situé en fond de cour et se compose d’un bâtiment flanqué d’une tour d’escalier ronde. Le corps de logis possède de hautes lucarnes à pignon, dotées de pinacles du XVII et XVIIIe siècles. L’ensemble des bâtiments est couvert d’ardoise. A côté du château, fut créé sous l’Ancien Régime un étang artificiel pour alimenter les douves (aujourd’hui comblées) et servir de vivier.

Cet hôtel noble de Clérac est mentionné lors d’une transaction du 20 février 1478, par laquelle le seigneur Hardouin de Maillé et sa femme Marguerite de la Rochefoucauld, dame de Montguyon délaissaient à Bertrand Ardillon et à son épouse, Jeanne Giraud la demeure ainsi que le fief, l’hôtel de Taillan et la forteresse d’Aurignac. Bertrand Ardillon n’ayant pas eu de descendant direct, les propriétés de Clérac et du Taillan passèrent aux mains d’une des nièces de son épouse, Pérette de Fart mariée le 14 mai 1492 à Jean de Callières, écuyer, seigneur de La Rivière près de La Rochefoucauld en Charente.

Vers 1623, son arrière petit-fils, Jacques de Callières entreprit des travaux dans le château. Puis Charles Raphaël, seigneur de Clérac épousa en 1721 Catherine de Bonneiru (dame de Coustolle) qui lui donna trois garçons. L’aîné Charles, né en 1722 recueillit le château et se maria tardivement en 1783, mais pas sans contestation de la part de ses frères, à une roturière Elisabeth Verrier. De cette union fut légitimé leur fils Louis, né en 1775. Louis de Callières, héritier du domaine épousa en 1793 Marie-Louise de Mallet qui lui apporta le domaine voisin de La Magdeleine. Il devient soldat, chasseur à cheval au 3e régiment pour la défense de la Patrie puis il est décoré de la fleur de lys en 1814 et est fait marquis et reçu à déjeuner au château des Tuileries par Sa Majesté le 28 juillet 1814. Deux de ses descendants seront maires de Clérac de 1847 à 1870.

La dynastie des Callières propriétaires du château prend fin en 1945 avec Charlotte de Callières qui vendra la propriété à M. Fleurian.

Château de Caillères - Ville de Clérac
Château de Caillères
Étang du château de Caillères - Ville de Clérac
Étang du château de Caillères
Château de Caillères 2017 - Ville de Clérac
Château de Caillères 2017

Château de l’Espie :

Grande demeure du XIXe siècle entourée d’un parc de neuf hectares, ayant eu comme propriétaires Jules Nau et son épouse Marthe Delhuile. L’histoire de ce château reste intimement liée à l’histoire de son propriétaire, Jules Nau, maire de Clérac de 1884 à 1919 et Conseiller général. Homme entreprenant, il décide d’y installer une laiterie, une distillerie et un commerce de vins.

Le corps principal de la demeure fut par conséquent agrandi de deux ailes vers 1880. Afin de pouvoir accueillir du monde, une grande cuisine est installée. Ses affaires deviennent prospères, il demande donc à Georges et Marie-Thérèse Nau de s’installer sur la propriété en 1911 au moment de leur mariage. Le couple eu quatre enfants. Pour des raisons techniques, notamment le manque d’eau pour refroidir les alambics, la distillerie fut transférée à Teurlay du Lary. En 1925, le commerce du vin cessa définitivement avec le décès de Jules Nau.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le château abrite des réfugiés des usines Depreux filatures du Nord qui cèderont rapidement la place durant cinq ans aux occupants allemands.

Suzanne Nau hérite du château, quitte après son mariage la commune de Clérac mais y revient avec ses trois fils après la mort de son mari Jean Roi en 1976.

L’histoire du château de l’Espie prend fin en 2002, lors de la vente de la propriété par de la famille Nau.

Chateau de L'espie - Ville de Clérac
Chateau de L'espie
Château de L'espie 2017 - Ville de Clérac
Château de L'espie 2017
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